Un nouveau mémo de l'EOIR met à jour les protections des enfants devant le tribunal de l'immigration

Un nouveau mémo de l'EOIR met à jour les protections des enfants devant le tribunal de l'immigration

Par Gianna Borroto | 18 janvier 2024 | Impact sur l'immigration

Une nouvelle note publié le mois dernier par le Bureau exécutif pour l'examen de l'immigration (EOIR) présente des lignes directrices améliorées pour les affaires judiciaires en matière d'immigration impliquant des enfants. Cette note constitue une reconnaissance bienvenue du fait que les enfants faisant l'objet d'une procédure d'éloignement naviguent dans un système créé pour les adultes et ont donc besoin d'une protection particulière.

Les lignes directrices s'appliquent à toutes les affaires judiciaires liées à l'immigration impliquant un enfant qui ne fait pas partie d'une cellule familiale. Il annule un Mémo de l'ère Trump de 2017, dont la portée était plus limitée et ne s'appliquait qu'aux personnes célibataires de moins de 18 ans. Le nouveau mémo, plus étendu, définit « enfant » comme une personne de moins de 21 ans. Cela inclut, sans toutefois s'y limiter, les cas impliquant des enfants immigrants non accompagnés.

Le mémo explique qu'EOIR a créé des dossiers spécialisés pour mineurs dans les villes avec suffisamment de cas pour justifier un rôle séparé. Les affaires concernant les mineurs sont entendues certains jours de la semaine par des juges de l’immigration qui ont reçu une formation sur les questions relatives aux enfants. Alors que la note de 2017 recommandait simplement que les tribunaux ne disposant pas d’un rôle distinct pour les mineurs entendent les affaires des enfants séparément des affaires des adultes, la nouvelle note l’exige désormais. Cela permet de garantir que des procédures adaptées aux enfants sont appliquées à tous les niveaux, quel que soit le nombre d’affaires concernant des enfants dont est saisi un tribunal.

Les orientations sur la crédibilité constituent une autre amélioration clé. La note de 2017 imposait une norme stricte, rappelant aux juges que « les exigences légales, y compris les normes de crédibilité et la charge de la preuve, ne sont ni assouplies ni supprimées pour les mineurs interrogés ».

Les avocats spécialisés en droit de l’immigration savent à quel point il est courant que les souvenirs d’un enfant changent au cours d’un dossier qui dure des années. Cela est particulièrement vrai lorsque l'enfant doit raconter les détails d'événements traumatisants, comme ceux qui pourraient constituer la base d'une demande d'asile, d'un statut spécial d'immigrant juvénile ou d'une demande de visa T. L’âge, le stress et les expériences traumatisantes comme la séparation familiale peuvent tous avoir un impact sur la capacité de mémoire d’un enfant.

Les nouvelles directives prennent en compte ces défis et indiquent que les juges de l’immigration « ne devraient pas présumer que les incohérences ou une mauvaise articulation dans le témoignage d’un enfant reflètent une malhonnêteté ». Le mémo comprend une pièce jointe avec des exemples de questions formulées de manière adaptée aux enfants. Il indique également qu’il est « souvent approprié » de s’appuyer sur la déclaration écrite d’un enfant au lieu de l’obliger à témoigner devant le tribunal.

Dans les procédures judiciaires de l'immigration, les enfants, y compris les enfants non accompagnés, dépendent généralement d'un tuteur adulte pour envoyer un avis au tribunal s'ils ont déménagé. Toutefois, si l'adulte ne le fait pas, l'enfant en paie généralement le prix en recevant une mesure d'éloignement pour absence du tribunal. Le mémo offre un coussin aux enfants immigrants confrontés à cette situation.

Si un enfant manque une audience, le procureur du gouvernement doit demander un délai de 30 jours pour vérifier les informations relatives à l’adresse de l’enfant. Si l'enfant ne se présente pas à nouveau à l'audience suivante et que le procureur du gouvernement demande à poursuivre l'audience en son absence – ce qui pourrait entraîner une mesure d'éloignement – ​​le juge de l'immigration devrait considérer « l'ensemble des circonstances » avant de le faire. . Les facteurs incluent l’âge de l’enfant et tout obstacle connu qui aurait pu l’empêcher de participer.

Dans un système qui est défavorable aux enfants immigrants, la note de l’EOIR définit d’importantes protections en matière de procédure régulière pour les enfants confrontés à la possibilité d’être expulsés. Les défenseurs espèrent que le Congrès améliorera ces changements en adoptant le projet de loi bipartite Loi de 2023 sur l'efficacité des tribunaux de l'immigration et des tribunaux pour enfants. Le projet de loi créerait un tribunal pour enfants distinct au sein de l’EOIR avec des juges et des parties prenantes spécialement formés pour garantir des pratiques plus sensibles aux enfants et tenant compte des traumatismes. Contrairement aux lignes directrices présentées dans une note de service, les protections législatives en faveur des enfants ne pourraient pas être facilement réduites sous une nouvelle administration.

Soyez sympa! Laissez un commentaire

Votre adresse email n'apparaitra pas.