Un ancien informateur de la DEA plaide coupable d'avoir joué un rôle dans l'assassinat du président haïtien

Un ancien informateur de la DEA plaide coupable d'avoir joué un rôle dans l'assassinat du président haïtien

Crédit éditorial : Gregory Reed / Shutterstock.com

Par Sarah Morland et Kylie Madry

(Reuters) - Joseph Vincent, ancien informateur de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, est devenu mardi la quatrième personne à plaider coupable devant un tribunal américain pour son rôle dans l'assassinat en 2021 du président haïtien qui a laissé un vide de pouvoir déstabilisateur.

Ressortissant haïtiano-américain, Vincent fait partie des 11 accusés, dont d'anciens soldats et hommes d'affaires colombiens accusés d'avoir contribué à la fourniture de fonds et d'armes et d'avoir mené l'attaque nocturne contre le domicile du président Jovenel Moise à Port-au-Prince.

Vincent a été arrêté quelques jours après l'attaque aux côtés d'un autre Haïtien-Américain, James Solages. Les deux hommes ont initialement déclaré avoir été embauchés par les conspirateurs comme interprètes.

Au moment de l'attaque, les hommes armés se seraient fait passer pour des agents de la DEA, même si la DEA a déclaré plus tard que ni Vincent ni Solages n'agissaient au nom de l'agence.

Un dossier judiciaire, signé par Vincent, indique qu'il a fourni un soutien matériel et des services au complot, notamment des conseils sur le paysage politique et des réunions avec les principaux dirigeants de la communauté.

Lors de ces réunions, selon le dossier, Vincent portait souvent une épinglette du Département d'État américain, laissant croire aux gens qu'il était employé par le gouvernement américain.

Vincent s'est rendu en Haïti au début de 2021 pour soutenir la candidature du pasteur basé en Floride et co-accusé Christian Sanon pour remplacer Moise, selon le dossier, et la nuit de l'attaque, il était passager dans un véhicule que Solages conduisait au domicile du président.

Le plaidoyer de culpabilité de Vincent fait suite à ceux de l'ancien sénateur haïtien Joseph Joel John, du colonel à la retraite de l'armée colombienne German Rivera et du citoyen haïtiano-chilien Rodolphe Jaar, ce dernier accusé d'avoir aidé à fournir des armes et des véhicules pour l'attaque.

Jaar et Rivera ont tous deux été condamnés à la prison à vie, tandis que John devrait être condamné le 19 décembre.

Vincent, qui risque également la prison à vie, devrait être condamné le 9 février.

Des gangs armés violents ont massivement étendu leur territoire en Haïti depuis 2021, provoquant une crise humanitaire qui a entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes sur fond d'informations faisant état d'abus graves, notamment de torture, d'enlèvements massifs et de recours fréquent à des viols collectifs.

(Reportage de Sarah Morland et Kylie Madry ; édité par Bill Berkrot)

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